dimanche 5 octobre 2008

Mardi 5 aout

Petit déjeuner.
Thé, miel, et mieux que tout… du pain français !!! on est heureux ! il ne nous en faut pas beaucoup !
On part donc à 8h30 pour Kparataou.
On arrive dans ce petit village, et par habitude, on va à la rencontre du chef. Il est des jours comme ça on l’on ferait mieux de rester couchés.
On nous demande 10 000 FCFA pour la visite du village. Comment ???? ai-je bien entendu. Aller les gars, on s’en va ! (ma diplomatie habituelle en gros). Là, Jean-Marie, politicien dans l’âme, commence à expliquer pour la 40e fois depuis notre arrivée, que Julien et Benoit sont des enfants du pays, que le papa est de Badou, la maman est française… ce qui explique qu’ils soient presque des yovos… ils sont venus visiter le nord du pays avec leurs amies,… bref, qu’un geste s’impose.
Ahhhh ce sont des frères ???
Alors ça fera 5000 seulement.
Soit.
Là je sens pointer en moi comme de l’agacement, que dis-je de l’exaspération. Marre, vraiment marre d’être considérée comme une vache à lait.
Ici, tout se monnaye. Tu veux passer sur cette route avec les blancs dans ton taxi ? Une petite pièce par ci pour monsieur le militaire. C’est interdit la corruption ? ah bon ? pas remarqué. Tu demandes ton chemin ? Tu veux aller visiter le village ? penses au guide… sa-tu-ra-tion.
Il faut dire que ça se comprend. Le système dictatorial du pays est tel que les togolais ne gagnent pas bien leur vie. De plus, les togolais partis en France et de retour au pays, vantent les mérites de notre pays, parfois de manière démesurée, et les togolais resté au pays n’ont pas une image réaliste de notre façon de vivre.
Bref.
C’est donc un petit peu (tout petit peu) agacée que la visite commence. C’est un village où sont enterrés les 5 anciens grands chefs de la région… enfin, c’est ce que j’ai compris. On se perd dans les traductions. On pose nos questions en français, Jean-marie les traduit en Mina à un villageois, qui les traduira en kotokoli au guide… bref, la cata. Il faut un temps monstrueux pour arriver à comprendre quelque chose, c’est fatigant, du coup, je m’abstiendrais de poser des questions ! en plus de ça, j’ai un petit monsieur sans dent qui machouille dans mon oreille, je n’en peux plus… help, qu’on s’en aille…
une tombe de l'un des 5 chefs... (visite: 5000 FCFA, soit 50 Fr)
la mise en bière est particulière puisqu'ils les ont installés assis... tout un art

démonstration des apparats (siège et tenue) de l'ancien chef... 5000FCFA.
ahhhhhhhhhhhhhh bah ça vallait le coup! ahhhhhhh sans aucun doute, belle arnaque.


photo d'un jeune qui jouait avec un pneu... j'étais très concentrée sur ce que me disait le petit monsieur voyez vous...


Au retour, on s’arrête à Kpassaoudé, village des tisserands traditionnels. Un orage éclate, la pluie tropicale s’abat… on se réfugiera dans la salle centrale du village en attendant que ça se calme.
« anesera anesera… »

Un tisserand nous apporte sa production, c’est très sympa, et ça a l’air de très bonne qualité. C’est par contre pas évident de porter ça par chez nous…





Une fois la pluie calmée, un jeune nous conduira à travers le village pour nous montrer leur technique de tissage. C’est impressionnant. Beaucoup de travail.



Les gens sont gentils, les enfants nous suivent partout,…


Le jeune qui nous accompagne nous parlera des différentes techniques, mais aussi du manque de finance qui enterre la tradition. Leur art est submergé par l’activité industrielle et les touristes ne sont pas forcément intéressés pour acheter leur production. Mais c’est un cercle vicieux, car devant le manque de choix, nous n’auront pas envie de partir avec un pagne. Les achats se font maintenant sur commande.

On reprend le chemin du retour… le chemin n’est pas carrossable… comment motiver les touristes à venir ici quand on voit que l’on donne de l’argent à tout va mais que les routes sont toujours si peu praticables ? si seulement ils se servaient un peu de cet argent pour améliorer l’accès aux différents villages…
On rentre sur Sokodé pour manger… pas forcément hâte, on connait la carte. On commande… et on attend au moins 50 min pour être servis ! On meurt de faim, on s’énerve… j’ai mal au bide, turista oblige,… les plats arrivent et je n’ai pas ce que j’ai commandé… rester calme. Surtout, ne pas s’énerver. Comment dire ? quand on a mal au ventre, et qu’on a juste envie de manger du riz avec des petits pois et que l’on se retrouve avec du riz, des pâtes et de la sauce rouge… fameuse, trop fameuse sauce rouge… eh bien on s’agace… c’était pas ma journée c’est tout.

Après manger, nous retrouvons Omar qui gentiment nous introduit auprès du conservateur du musée de Sokodé « le musée du centre ». Ce monsieur est très intéressant et maîtrise parfaitement son sujet. On lui posera de nombreuses questions, et on comprendra un peu mieux ce que l’on aura entendu le matin même à Kparataou.
On trouve vraiment dommage que le savoir et la connaissance du Togo soient uniquement entre les mains de personnes âgées et que ça n’ait pas été posé par écrit. Un jour, toute cette connaissance sera perdue, il faudrait qu’ils puissent la transmettre à la nouvelle génération.
Mr le conservateur


A la fin de la visite, pendant que Julien et Benoit demandent à J-M combien donner au conservateur (toujours demander l’avis du 1e neveu pour ce genre choses !) le guide nous propose à Céline et moi de lui acheter quelques cartes postales… et on verra des paysages magnifiques, une architecture que l’on a pas aperçus encore… on se renseigne pour savoir où tout ça se trouve…
Il faut continuer vers le nord. Au-delà de Kara, vers Kanté.
Hummm intéressant.
On devra user de beaucoup de patience pour convaincre Julien de modifier l’itinéraire… ! il est vrai qu’on n’a peu de temps devant nous et tellement de choses à faire encore…
De retour à l’hotel, on se reposera un peu pendant que J-M ira voir un ami à lui.
On aura affaire à notre vendeur obsessionnel ! il veut absolument nous vendre statuettes, masques… et nous arnaquer aussi. On repartira avec son lot de stylos en teck !
C’est une fois tout le monde réuni que l’on ira boire notre litre de sucreries, « au bon coin » sous une paillotte.
Après ça, on rentrera pour manger notre repas préparé par le chef Omar ! Tournedos, sauce au poivre, avec pomme frite, haricots, riz… un délice, il ne manquait qu’un peu de vin rouge !
C’est donc fatigués par cette journée de dingue, mais quand même bien content de notre repas du soir que nous sommes allés nous coucher.

Aucun commentaire: